Cèid Donn wrote:That sounds like as much nonsense as the popular story about the origin of "kangaroo." This word is much, much older than the 1900s, dating some 500 years earlier, so its real origin is likely lost to history. But that it stems from Breton words seems largely uncontested.
Well, you're right! So was
Serpent when she commented that no one clicks on the links and, even when they do, they don't read the articles...
Les Lyriades de la langue françaisehttp://www.leslyriades.fr/spip.php?article605&var_recherche=baragouinerLa légende populaire est certainement née d’une coïncidence linguistique au lendemain de la guerre de 1870. A cette époque, les parlers de France se rencontraient… et ne se comprenaient pas toujours ! On a ainsi affirmé que « baragouin » viendrait du breton « bara », pain et « gouin »/ « gwin », vin ; ce que les soldats bretons auraient réclamé souvent sans se faire comprendre, rendant le terme synonyme de « parler indistinctement, d’une manière incompréhensible ». Une note de M. Roulin au Littré évoque également une autre hypothèse proche : « Composé, non de « bara », pain, et « guin », vin, mais de « bara », pain, et « gwenn », blanc, les miliciens de la Basse-Bretagne, qui arrivaient à Rennes ou à Laval, et qui étaient logés et nourris chez les bourgeois, témoignant leur surprise et leur satisfaction à la vue du pain blanc et répétant « bara gwenn ».
N’y aurait-il pas une pointe de mépris dans cette étymologie un peu facile ? Le terme est en fait plus ancien : en 1580, Montaigne l’utilise dans Les Essais (Livre II), non sans dérision, évoquant un « livre basty d’un espagnol baragouiné en terminaisons latines ». Et même avant lui Rabelais faisait affirmer à Pantagruel au chapitre 9 de l’œuvre éponyme « Mon amy, ie n’entens poinct ce barragouin ». Remontons enfin le cours de l’Histoire de la langue de quelques siècles pour trouver la forme attestée de « barragouyn » chez Du Cange en 1391 (« Beaux seigneurs, je ne suis point Barragouyn : mais aussi bon chrestian ») alors synonyme de « sauvage », « grossier » ou « barbare ».
Ainsi l’histoire étonnante du mot a une origine bien plus lointaine mais toute aussi orgueilleuse : si l’on convient que le mot provient du latin « barbarus » emprunté lui-même au grec « β α ́ ρ ϐ α ρ ο ς » (dont le bégaiement interne habille le mot de ridicule), il signifie donc à l’origine « étranger », c’est à dire « n’étant pas grec » et, par extension, « non-civilisé » !
Nous pouvons achever cette petite recherche étymologique sur une autre coïncidence aux allures de vengeance : en effet en breton, « baragouiner » se dit « GREGACHat, -iñ » et signifie littéralement « parler grec »…