Thank you for the excellent question. Herewith a longer answer than you might have expected.
The book really was interesting in its detailing how dept. stores were crushing the little man. The store manager is portrayed as using his store to totally seduce women and it is graphic. But the real plot concerns how he is eventually seduced by one of his female workers. However he continuously throws in lots of extraneous descriptions about the store inventory and other people that do not add to the plot. One really does feel as if he is paid to write by the word.
So no, I would not read more of his works, however, I have read a piece by him in Le Figaro that I find truly exceptional.
This is it.
Émile Zola
DANS PARIS
LA NEIGE
Vers le soir, un nuage d'un gris rose monte de l'horizon et lentement emplit le ciel. De petits souffles froids s'élèvent et font frissonner l'air. Puis, un grand silence, une immobilité douce et glaciale descend sur Paris qui s'endort. La ville noire sommeille, la neige se met à tomber avec lenteur dans la sérénité glacée de l'espace. Et le ciel couvre sans bruit l'immense cité endormie d'un tapis virginal et pur.
Le 2 janvier, lorsque Paris s'est éveillé, il a vu que, pendant la nuit, la nouvelle année avait mis une robe blanche à la ville. La ville semblait foute jeune et toute chaste. Il n'y avait plus ni ruisseaux, ni trottoirs, ni pavés noirâtres les rues étaient de larges rubans de satin blanc; les places, des pelouses toutes blanches de paquerettes. Et les paquerettes de l'hiver avaient aussi fleuri sur les toits sombres. Chaque saillie, les bords des fenêtres, les grilles, les branches des arbres portaient de légères garnitures de dentelle.
On eût dit que la cité était une petite fille, ayant la jeunesse tendre de la nouvelle année. Elle venait de jeter ses haillons, sa boue et sa poussière, et elle avait mis ses belles jupes de gaze. Elle respirait doucement, d'une haleine pure et fraîche; elle étalait avec une coquetterie enfantine sa parure d'innocence.
C'était une surprise qu'elle ménageait à ses habitants pour leur plaire, elle effaçait ses souillures, elle leur souriait, au réveil, dans tout l'éclat de sa beauté de vierge. Et elle semblait leur dire « Je me suis faite belle, pendant que vous dormiez; j'ai voulu vous souhaiter la bonne année, vêtue de blancheur et d'espérance.»
Et voilà que, depuis hier, là ville est de nouveau toute blanche et toute chaste.
Le matin, en hiver, lorsqu'on pousse les persiennes de sa fenêtre, rien n'est attristant comme la rue noire d'humidité et de froid. L'air sue un brouillard jaunâtre qui traîne lugubrement contre les murs.
Mais quand la neige est venue, pendant la nuit, tendre sans bruit son épais tapis sur la terre, on pousse une légère exclamation de joie et de surprise. Toutes les laideurs de l'hiver s'en sont allées; chaque maison ressemble à une belle dame qui aurait mis ses fourrures les toits se détachent gaiement sur le ciel pâle et clair; on est en pleine floraison du froid.
Depuis hier, Paris éprouve cette gaieté que la neige donne aux petits et aux grands enfants. On est tout bêtement joyeux,– parce que la terre est blanche.
Il y a, dans Paris, des paysages d'une largeur incomparable. L'habitude nous a rendus indifférents. Mais les flâneurs, ceux qui rôdent le nez au vent, en quête d'émotions et d'admiration-- connaissent bien ces paysages. Pour moi, j'aime d'amour le bout de Seine qui va de Notre-Dame au pont de Charenton; je n'ai jamais vu un horizon plus étrange et plus large.
Par un temps de neige, ce paysage a encore plus d'ampleur. La Seine coule noire et sinistre, entre deux bandes d'un blanc éclatant; les quais s'allongent, silencieux et déserts; le ciel paraît immense, d'un gris perle, doux et morne. Et il y a, dans cette eau fangeuse qui gronde, au milieu de ces blancheurs et de ces apaisements, une mélancolie poignante, une douceur amère et triste.
Un bateau, ce matin, descendait la rivière. La neige l'avait empli, et il faisait une tache blanche sur l'eau funèbre. On aurait dit un morceau de la rive qui s'en allait au fil du courant.
Quel écrivain se chargera de dessiner à la plume les paysages de Paris ? Il lui faudrait montrer la --dire changeant d'aspect à chaque saison, noire de pluie et blanche de neige, claire et gaie aux premiers rayons de mai, ardente et affaissée sous les soleils d'août.
Je viens de traverser le jardin du Luxembourg, et je n’en ai reconnu ni le parterre. Ah ! que sont loin les verdures moirées d'or par les clartés jaunes et rouges du couchant ! Je me suis cru-dans un cimetière. Chaque plate-bande ressemble au marbre colossal d'un tombeau; les arbustes font çà et là des croix noires.
Les marronniers des quinconces sont d'immenses lustres en verre filé. Le travail est exquis; chaque petite branche est ornée de fins cristaux; des broderies délicates couvrent l'écorce brune. On n'oserait toucher à ces verreries légères, on aurait peur de les casser.
Dans la grande allée, les promenades sont éventrées. Une rue va traverser brutalement les feuillages, et les terrassiers ont déjà fouillé le sol, par larges blessures. On dirait des fosses communes. La neige posée sur les bords de ces tranchées, les fait bâiller sinistrement elles paraissent toutes noires à côté de cette blancheur, et elles semblait attendre les misérables bières des pauvres gens. Un étranger croirait que la peste vient de s'abattre sur Paris, et qu'on utilise le Luxembourg pour enterrer les morts.
Quelle désolation! La terre couturée montre ses en- trailles brunes les roues des charrettes ont creusé de profondes ornières, et la neige sale et piétinée s'étale comme un haillon troué qu'on aurait étendu sur le sol pour en couvrir les plaies, et qui en cacherait mal les misères et les horreurs.
Et les arbres, les grands lustres en verre filé, gardent seuls leurs fines ciselures; là-bas, sur-la terrasse, les statues grelottent sous leurs manteaux blancs, et regardent, par dessus les balustrades, les pelouses vierges et immaculées..
Il y a cependant des Parisiens qui ont pour la neige une médiocre estime je veux parler des moineaux, de ces pierrots gris et alertes dont la turbulence et l'effronterie sont légendaires.
Ils se moquent de la pluie et de la poussière ils savent courir dans la boue sans se salir les pattes. Mais les pauvres petits jettent des appels désespérés, lorsqu'ils sautent dans la neige, en quête d'une mie de pain. Ils ont perdu leurs allures tapageuses et goguenardes ils sont humbles et irrités, ils crient famine,. ils ne reconnaissent plus les bons endroits où, d'habitude, ils déjeûnent grassement, et ils s'en vont d'un vol effarouché, engourdis de faim et de froid.
Interrogez les habitants des mansardes. Tous vous diront que, ce matin, des pierrots sont venus à coups de bec frapper à leurs vitres. Ils demandaient à entrer, pour manger et se chauffer. Ce sont de petits êtres hardis et confiants qui connaissent les hommes et qui savent bien que nous ne sommes pas méchants. Ils ont mangé à nos pieds dans les rues, ils peuvent bien manger à nos tables dans nos demeures.
Ceux qui leur ont ouvert, les ont vus entrer, cares- sants et souples. Ils se sont posés sur le coin d'un meuble, réjouis par la chaleur, gonflant leurs plumes, et ils ont becqueté avec délices le pain émietté devant eux. Puis, dès qu'un rayon de soleil a rendu la neige toute rose, ils s'en sont allés d'un coup d'aile, en poussant un léger cri de remerciement.
J'ai vu, au carrefour de l'Observatoire, un groupe d'enfants grelottants et ravis. Ils étaient trois deux garçons d'une douzaine d'années, portant le costume napolitain, et une fillette de huit ans, halée par les soleils de Naples. Ils avaient posé sur un tas de neige leurs instruments, deux harpes et un violon.
Les deux garçons se battaient à coups de boules de neige, en laissant échapper des rires aigus. La fillette, accroupie, plongeait avec ravissement ses mains bleuies dans la blancheur du sol. Sa. tète brune avait un air-d'extase sous le lambeau d'étoffe qui la couvrait. Elle ramenait entre ses jambes sa jupe de laine rouge, et l'on voyait ses pauvres petites jambes nues qui tremblaient. Elle était glacée et elle souriait de tout l'éclat de ses lèvres roses.
Ces enfants ne connaissaient sans douté que les ardeurs accablantes du soleil; le froid, la neige souple et cuisante était une fête pour eux. Oiseaux passagers des rues, ils venaient des contrées- brûlantes et âpres, ils oubliaient la faim en jouant avec les blanches floraisons de l'hiver.
Je me suis approché de la fillette,
Tu ne crains donc pas le froid? lui ai-je demandé. Elle m'a regardé avec une effronterie enfantine, en
élargissant ses yeux noirs.
-Oh! si, m'a-t-elle répondu dans son jargon. Les mains me brûlent. C'est très amusant.
-Mais tu ne pourras plus tenir ton violon, tout à
l'heure.
Elle a paru effrayée et a couru chercher l'instrument. Puis, assise dans la neige, elle s'est mise à racler les cordes de toute la force de ses doigts engourdis. Elle accompagnait cette musique barbare d'un chant perçant et saccadé qui me déchirait les oreilles.
Ses jupes rouges faisaient sur la neige une tache ardente. C'était le soleil de Naples éteint au milieu des brouillards de Paris.
Mais là cité ne garde pas longtemps sa belle robe blanche. Sa toilette d'épousée n'est jamais qu'un déjeuner de soleil. Le matin, elle met toutes ses dentelles, sa gaze la plus légère et son satin le plus brillant, et souvent, le soir, elle a déjà souillé et déchiré sa parure. Le 3 janvier, sa robe blanche était en lambeaux.
L'air devient plus doux, la neige bleuit, de minces filets d'eau coulent le long des murs, et alors le dégel commence, l'afreux dégel qui emplit les rues de boue. La ville entière sue l'humidité; les murailles sont grises et gluantes, les arbres-semblent pourris et morts, les ruisseaux se changent en des cloaques noirâtres et infranchissables.
Et Paris est plus fangeux, plus funèbre, plus sale, qu'auparavant. Il a voulu se vêtir d'étoffes délicates, et ces étoffes sont devenues des haillons qui traînent ignoblement sur les pavés.
Émile Zola
I don't know what to say other than that none of the writing in the book compares with this piece. But it is obviously a subjective call.
Thanks for asking the question, I am never sure if anyone is reading what I am writing.............