Earlier this year the French translator André Markowiscz wrote this about the Breton language. I read it then, thought it interesting and he makes valid points with which I agree (and have agreed already in this forum in discussion notably with guyome), but he also has some really bad opinions at the same time. He's not an outright vicious French supremacist, the ones that speak out of total ignorance of the subject matter, but all the same, for a translator, he has some very...um, surprising, views.
A propos du débat sur les langues régionales, — le breton.
Chronique I, un rappel du contexte (qui reprendra un certain nombre de mes anciennes chroniques).
On parle beaucoup des langues régionales et de leur enseignement et du fait qu’il faut les sauver, et de la loi Molac qui a été retoquée par le Conseil Constitutionnel. Et je voudrais parler de ça. Je voudrais en parler d’une façon aussi posée que possible, parce que j’ai l’impression que, là comme ailleurs, les débats sur les langues sont posées en termes faussés, — et que, finalement, ça arrange tout le monde que les termes soient faussés. Et donc, avant de parler de ce qui se passe dans l’actualité, je voudrais, dans une espèce de chronique de préface, faire une espèce de tableau de l’usage des langues régionales en France aujourd’hui. Pas des langues régionales en général, bien sûr. De celle que je connais un peu, le breton. — Ce sera, comme d'habitude ici, une suite de chroniques personnelles.
Je connais par cœur une bonne centaine de chansons bretonnes, je lis et je comprends à peu près tout ce que je lis. Mais je ne parle pas breton, et travailler avec Françoise (elle qui m’a fait découvrir la grandeur de la culture populaire de cette région, et la beauté de cette langue) ne m’a pas fait apprendre à parler breton. Nous n’échangeons avec Françoise, en breton, que quelques phrases furtives quand nous sommes dans une situation où nous ne voulons que les gens autour comprennent ce que nous disons. Parler breton entre nous aurait été artificiel, et aurait supposé que je dise moins bien dans une langue ce que je pouvais dire dans une autre, le français, langue qui, dès le début, avait été notre langue d’échange naturelle.
Je n’ai jamais appris à parler breton parce que je ne me suis jamais trouvé dans une situation où la personne à laquelle je parlais avait besoin pour me comprendre que je lui parle breton. Je veux dire : je vais en Angleterre, si je ne parle pas anglais, la personne à qui je parle ne me comprend pas, et donc, il faut que, d’une façon ou d’une autre, je me débrouille pour lui parler. Mais, en Bretagne, pourquoi est-ce que je parlerai breton ? et avec qui ? Qui ne serait pas capable de comprendre ce que je dis en français ? Et, pire encore aujourd’hui, qui, aujourd’hui, dirait mieux en breton ce qu’il me dirait en français ? Evidemment personne. Et donc, si je décide de parler breton, ce ne sera pas pour parler aux gens (ce qui est le but premier de toute langue), ce sera pour une autre raison. Appelons cette raison "une raison de cœur". C'est une raison essentielle, mais cette raison, en elle-même, rend impossible une revendication première des "militants de la langue", la co-officialité. Tu peux dire deux fois la même chose, écrire deux fois la même chose dans un texte officiel, — mais, pour que la chose soit dite, il suffit d'une seule fois. Si tu l'écris ou tu la dis seulement en breton, personne ne te comprend. Donc, tu la dis en français. Du coup, dans cette logique, le breton devient un double inutile du français, et il ne sert qu'à désigner, par une existence forcée, le fait qu'il est sans usage. — Cela, les militants ne le voient pas, ou ne veulent pas le voir. Mais c'est ce qui me frappe toujours quand je regarde des discours où l'orateur fait traduire ce qu'il dit "dans la langue du pays".... ou, sauf exception rarissime, quand un élu se met à parler breton.... c’est, presque toujours, un spectacle pesant et ridicule. Une espèce de passage obligé pour "faire vivre nos langues". Non, pas pour les faire vivre. Pour montrer leur mort.
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Ici, une parenthèse, oui, je dis « la » langue, alors que tous les politiques parlent « des » langues de Bretagne qu’il faut développer, « défendre » et tout et tout. En Bretagne, en gros, le débat est centré sur la langue bretonne, et le ratio des subventions publiques est (ou était jusqu’à très récemment), si je ne me trompe pas, de quelque chose comme 90% pour le breton et 10% pour le gallo — avec un mépris instinctif (et généralement insurmontable, même en public) des « militants de la langue bretonne » pour ce « dialecte » français. Bref, donc, le breton.
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Et donc, que se passe-t-il avec le breton ?
On répète, depuis plus de vingt ans, qu'il y a deux cent mille locuteurs. Ce n'est pas vrai. La pyramide des âges fait qu'en moyenne, tous les ans, nous perdons entre 3000 et 5000 (selon les estimations) locuteurs par an. Et, plus important encore (j'en ai déjà parlé), il n'y a plus aujourd'hui un seul endroit en Bretagne où, pour des gens de moins de cinquante-soixante ans, le breton soit une langue d'usage normale. — La langue peut être d'usage dans une famille, évidemment — mais jamais comme première langue dans un village, et encore moins dans une ville. Les sphères d'usage de la langue se réduisent à la même vitesse que le nombre de locuteurs, et ce qui se réduit aussi, c'est, naturellement, la richesse de la langue : la plupart des bretonnants ne parlent plus qu'une langue, justement, familiale, domestique et chaque génération voit se réduire drastiquement le vocabulaire et l'inventivité propre à toute langue vivante. Il y a, certes, des exceptions, mais ce sont bien des exceptions.
Je l’ai souvent dit. Les nationalistes proclament que, ce qui a « tué » le breton, c’est l’interdiction faite à l’école de le parler. Que cette interdiction a été réelle (et souvent d’une très grande cruauté), c’est indéniable.
Mais il y a deux "mais", dont ces mêmes militants ne parlent pas. L’interdiction a été aussi dure dans le système catholique, et, en Bretagne, l’enseignement catholique a été pendant très longtemps plus important que l’enseignement public. Donc, si « meurtre » il y a eu, il n’est pas dû qu’à « l'Etat français », mais aussi à l'Eglise catholique.
Et, surtout : l’interdiction a été absolue entre 1880 et 1960 (parce qu’en 1960 il n’y avait quasiment plus d’enfants qui entraient à l’école en ne parlant que le breton). Et, entre 1880 et 1945, le nombre de locuteurs du breton est resté plus ou moins stable, avec, même, une légère augmentation dans les années trente, parce que les gens vivaient un peu mieux sur les fermes (pas beaucoup !...) et qu’ils avaient plus d’enfants qui survivaient. Et donc, pendant 65 ans, l’interdit a été absolu, et, partout en dehors de l’école, les gens parlaient breton. Parce que le breton était la langue et de l’église, et de la vie quotidienne, de l’économie locale. Et puis, entre 1945 et 1955, il y a une rupture absolue, radicale, d’une violence réellement inouïe, dont peut témoigner un de (anciens) mes amis, avec lequel j’ai travaillé sur une anthologie de la poésie russe en breton. Lui, né en 1947, parlait breton à ses parents. Sa sœur, née en 1949, n’a parlé que français, et... elle ne parle pas le breton. Elle le comprend, mais ne le parle pas. La langue, avec l’apparition de l’électricité partout, de la radio, avec, lentement, la libération des mœurs, avec la disparition, tout aussi radicale et soudaine, du rôle de l’Eglise, et, surtout, la disparition des petites fermes, a cessé d’être transmise. Et on est passé, en dix-quinze ans, à un taux de transmission de, disons, 8 sur 10 à 1 sur 10.
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Dans un mouvement inverse, un groupuscule de nationalistes bretons, issus des mouvements maurrassiens, naturellement d’extrême-droite (et considérant que la masse doit être dirigée par une élite), a essayé de construire une langue nationale, aussi unifiée que possible, alors que le breton parlé par les paysans et les marins était, tout aussi naturellement, un breton dialectal, et que les gens parlant breton, passant d’une région à une autre, à part quelques exceptions très rares passaient plutôt par le français : ainsi, dès le XIXè siècle, le folkloriste trégorois (au nord) François-Marie Luzel, voyageant dans le pays vannetais (au sud) ne parle que le français, — et ce n’est pas qu’il ne comprend pas le dialecte local : il pourrait comprendre, s’il faisait un effort, mais comme ses interlocuteurs (des bourgeois ou des notables locaux) parlent tous français, c’est juste plus simple et plus rapide.
Les nationalistes (par un long processus sur lequel je ne vais pas revenir — Françoise l’analyse avec précision dans « Le Monde comme si ») ont élaboré une langue normée, exactement sur le modèle français.— L’idée était très simple : il fallait, en dehors du (et, à vrai dire, contre le) peuple, et la langue du peuple, établir une langue de la nation, puisque, les nationalistes bretons étant d’abord et essentiellement français, ils considéraient que l’indépendance ne pouvait être donnée qu’à une nation — nation qu’ils voyaient comme supérieure à la France, parce que totalement de race celtique. Je ne veux pas épiloguer, mais l’élaboration de la langue a d’abord été une entreprise politique et une entreprise d'imitation : à une langue française normalisée devait répondre une langue bretonne aussi normalisée, qui en était comme le décalque et l'opposé. Et je vous passe les débats imbéciles, mais d’une violence stupéfiante, pour proclamer que les dialectes du breton sont le résultat de la « colonisation » française et de la situation de soumission du breton, et des Bretons. Toutes les langues, sans aucune exception, sont dialectales, et seules certaines, pour telle ou telle raison particulière, finissent par être unifiées.
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Le vœu de l'enseignement de la langue bretonne en Bretagne est très ancien. Les années trente ont connu une grande campagne de demandes de cet enseignement, campagne lancée, d'ailleurs, par le nationaliste Yann Fouéré, et soutenue au final par des centaines de maires à travers tout le territoire bretonnant. L'Etat avait fini par opposer une fin de non-recevoir. — Mais il s'agissait, d'abord et avant tout, d'une demande évidente : de donner quelques heures par semaine pour apprendre aux enfants non pas à parler breton, mais à lire et écrire la langue qu'ils parlaient. Les quelques tentatives faites par des nationalistes pour enseigner aux enfants une langue bretonne "standard" (standard qui ne commençait alors qu'à s'ébaucher) se terminaient sur des échecs. Ainsi le père de Mona Ozouf, Yann Sohier, se plaignait-il au début des années 30 de ce que les élèves de son école, dans le petit bourg de Plouha, ne voulaient rien apprendre, et ne reconnaissaient pas un mot de leur langue dans son breton à lui, — un breton qu'il avait appris, lui, en suant chair et eau. Ils ne voulaient pas l'apprendre, parce qu'ils parlaient déjà leur breton, et que ce qu'ils voulaient de l'école, c'était apprendre le français, et donc, potentiellement, quitter l'état de misère qui était celui de leurs parents en partant à la ville.
La question de la standardisation de la langue s'est posée avec une acuité encore plus grande quand il s'est agi d'envisager cet enseignement : combien de manuels devait-on faire ? De là, après de longs débats qui ont commencé dans les années 30, et qui se sont achevés sous l'Occupation, "sur ordre" des Allemands, selon l'expression de Roparz Hemon lui-même (qui était le chef, disons ça comme ça, des militants pendant la guerre), l'idée de créer d'abord une orthographe unifiée : le ZH (les dialectes du nord disant "breiz" et le vannetais disant "brec'h" pour Bretagne). Il existait déjà une norme pour les dialectes du nord (dits KLT) et une autre pour le vannetais, deux orthographes différentes. L'uniformisation de l'orthographe, éloignant davantage encore l'orthographe de la prononciation réelle (là encore, on pourrait croire, sur le modèle français) a néanmoins atteint son but. Aujourd'hui, le sigle BZH est devenu l'emblème de la Bretagne. Sauf que la situation a changé du tout au tout.
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Aujourd'hui, la plupart du temps, quand on doit enseigner le breton, en Bretagne même, on doit le faire comme une langue étrangère, parce que la plupart des enfants qui l'apprennent ne le parlent pas dans leur famille (ni ailleurs), et un grand pourcentage des parents n'en connaît simplement pas un mot. — Et c'est l'école qu'on charge de la sauvegarde de la langue, en considérant que les enfants qui suivent une scolarité en breton, ou incluant une grande part de breton, seront capables de parler breton une fois leur scolarité achevée. C'est malheureusement faux. Non seulement il n'y a que très peu d'élèves (je reviendrai plus tard sur les chiffres), mais il y a une statistique que je n'ai jamais trouvée : parmi les quelques milliers d'élèves qui ont appris le breton à l'école, combien l'utilisent encore une fois adultes, et, s'ils l'utilisent, quel est leur niveau de breton ?... Si je n'ai pas trouvé de statistique sur le sujet, c'est pour une raison très claire : les chiffres seraient catastrophiques. Il n'y en aura pas 20% (et je suis très optimiste) qui le parleront vraiment — pas comme les français parlent anglais, avec cet accent si caractéristique, et tellement moqué. Parce que, dans un grand nombre de cas, le breton enseigné est une espèce de langue sans vie, un décalque du français, enseigné par des gens qui, trop souvent, n'ont eux-mêmes que peu de pratique réelle de la langue. Certes, ils ont appris à parler du monde moderne en breton, parce que le monde des locuteurs historiques a disparu ou est en train de finir de disparaître, — et c'est très bien qu'on parle d'économie ou d'ordinateurs en breton. Mais quand j'écoute la mélodie de leur langue, ce que j'entends, la plupart du temps, c'est la mélodie du français, avec juste des mots différents, et, souvent, des fautes de construction, de grammaire, des fautes, tout bêtement, d'usage. Des fautes, au demeurant, qui n'ont aucune importance, puisque personne n'est là pour les corriger — dès lors que ce n’est pas la langue qui compte.
La langue, dans l'usage officiel, est devenue non pas un moyen de communication, mais le moyen de l'affirmation d'une différence, et , trop souvent, seulement ça. Et j'ai souvent l'impression que ce n'est pas la langue que veulent défendre ses militants, mais cette affirmation de la différence. Il s'agit d'affirmer l'existence d'une entité qui n'a d'existence que ça : la différence. Et, quand on regarde, de différence, il n'y en a pas du tout.
Ce constat posé, ces questions évoquées, on fait quoi ? Parce que, oui, évidemment, il faut enseigner le breton. Mais enseigner quoi ? et comment ? et pourquoi ? — Et il y a tellement, mais tellement à faire, pour transmettre les trésors de ce qui a existé et de ce qui existe encore.
La suite plus tard.
Let me quote this part (in English translation below):
Je n’ai jamais appris à parler breton parce que je ne me suis jamais trouvé dans une situation où la personne à laquelle je parlais avait besoin pour me comprendre que je lui parle breton. Je veux dire : je vais en Angleterre, si je ne parle pas anglais, la personne à qui je parle ne me comprend pas, et donc, il faut que, d’une façon ou d’une autre, je me débrouille pour lui parler. Mais, en Bretagne, pourquoi est-ce que je parlerai breton ? et avec qui ? Qui ne serait pas capable de comprendre ce que je dis en français ? Et, pire encore aujourd’hui, qui, aujourd’hui, dirait mieux en breton ce qu’il me dirait en français ? Evidemment personne. Et donc, si je décide de parler breton, ce ne sera pas pour parler aux gens (ce qui est le but premier de toute langue), ce sera pour une autre raison. Appelons cette raison "une raison de cœur". C'est une raison essentielle, mais cette raison, en elle-même, rend impossible une revendication première des "militants de la langue", la co-officialité. Tu peux dire deux fois la même chose, écrire deux fois la même chose dans un texte officiel, — mais, pour que la chose soit dite, il suffit d'une seule fois. Si tu l'écris ou tu la dis seulement en breton, personne ne te comprend. Donc, tu la dis en français. Du coup, dans cette logique, le breton devient un double inutile du français, et il ne sert qu'à désigner, par une existence forcée, le fait qu'il est sans usage. — Cela, les militants ne le voient pas, ou ne veulent pas le voir. Mais c'est ce qui me frappe toujours quand je regarde des discours où l'orateur fait traduire ce qu'il dit "dans la langue du pays".... ou, sauf exception rarissime, quand un élu se met à parler breton.... c’est, presque toujours, un spectacle pesant et ridicule. Une espèce de passage obligé pour "faire vivre nos langues". Non, pas pour les faire vivre. Pour montrer leur mort.
I've never learned to speak Breton, because I've never found myself in a situation where the person I was speaking to needed me to speak Breton in order to understand me. What I mean is this, if I go to England, if I don't know English, the person I'm speaking to doesn't understand me, so I have to speak to him, one way or another. But in Brittany, why would I speak Breton? And with who? Who wouldn't understand what I have to say in French? And even worse, in our days, who could say what they wanted to say in Breton better than they'd otherwise say it in French? There's no one obviously. And so if I take it upon myself to learn Breton, it wouldn't be to speak to people (which is the primary goal of every language), it'd be for another reason. Let's call this reason 'a reason of the heart'. It's an essential motive, but this motive by and in itself renders impossible the main demand of the 'militants of the language', which is co-officiality. You can say the same thing twice, write the same thing twice in an official text - but if the goal is for the thing to be said, you only need to say it once. But if you write it or if you say only once in Breton, no one will understand you. Therefore you say it in French. So according to this logic, Breton becomes a useless repetition of French, and by virtue of its forced existence, it only serves to point out that it doesn't have a use. The language militants don't see this, or they don't want to see it. But it's what I'm always struck by when I watch speeches where the speaker translates what he says 'in the language of the country'. However, unless very seldomly, when a politician speaks Breton...it's almost always an awkward and ridiculous spectacle. A kind of obligatory conduct to 'revive our languages'. No, not to revive them. To demonstrate their death.You can attack this point from several angles.
He asks who in our day doesn't understand French, or even worse, who could say what they have to say in Breton better than in French. I suppose it's a rhetorical question, implying that there are no such people, or that if there are such people, they're not important. If the former, that's factually incorrect. If the second, and that they're not important, that's just a value statement.
Among the admittedly reduced number of Breton native speakers, there are indeed people who speak better Breton than French (not all bilinguals are equally competent in both languages), but I imagine to Markowiscz, these few are not important enough. That is, the fewer they are, the less justifiable to him it is to learn the language in order to accomodate them and speak to them in the language they're most comfortable in. If Markowiscz wasn't a famous translator, for example, and instead were a nurse at a hospital or working in a nursing home, it might actually be very useful. But he might argue, even there, the supremacy of French would rear its head, because let's be honest, many or most nurses won't learn the language of their patients because the communication in French, even if not completely sufficient, might be considered by them to be 'good enough' in order to do their job. Therefore prioritising their job needs over the needs of the patients. Rare are the people who put the patients needs completely before their own to this extent. I have no argument against this, except to appeal to the sympathy and empathy of people: even IF you can do your job acceptably in French, you should go above and beyond and do it in Breton to make people feel at home, to precisely ask about the needs and pains of your patients, and most appropriately treat it. Better yet, you should be paid by the government (in a fantasy world) to learn Breton so you COULD do this.
He talks about the uselessness of repetition, using Breton as a kind of useless counterpart to the French text, as an argument against co-officiality. Because he says that if you say or write it in Breton alone 'no one understands it'.
First, that's factually wrong. Just because the Breton speaking community is small doesn't mean you can qualify it as 'no one'. There is SOME one to understand a text or a speech that is done only in Breton. Markowiscz
knows that, so it must be a judgement call again, the tiny minority of Breton speakers is
equivalent to 'no one' in his mind, because they're just not important. Or worthy of importance.
And that's the thing that he doesn't seem to understand. That the point of language revitalisation (including co-officiality) is to give importance to people who we or the majority have not considered important. It is to 'make useful' what the historical socio-political, institutional framework had made useless or which keeps on making useless. The fact that we in New Zealand made Māori an official language, although it is spoken by 'only' 4% of the NZ population and dropping every year, would be
incomprehensible reasoning to this man, because to him it would just be repeating what could already be said in English. But that's not the point of officiality. Efficiency is not our point.
He doesn't go beyond Brittany, but this same argument could be used against the very use of French in Canada in official contexts outside of majority Francophone areas (what's the point of offering French versions of the same text in areas where French speakers are a tiny minority and even if they existed, they'd be bilingual anyway in those regions?), or indeed here in Spain, where proportionally the vast majority of Basque speakers are bilingual in Spanish and Basque, or West Frisian in the Netherlands where all Frisian speakers are bilingual in Dutch and Frisian. The translator is arguing for the benefits of
monolingualism. I think Markowiscz is arguing that Breton as an official language would be literally only useful in a hypothetical Brittany where the majority of the population had Breton as its only and sole language. I think he's saying that
because it's minoritised, officiality should not be supported, which is getting it all wrong, officiality should be supported
because it's about to go extinct.
There's a difference between simply pointing out that a language has few domains of usage, which is an unfortunate but factual statement, and
wanting to actively keep the language in its subordinate state. That shit is evil.
There's also the bizarrity of a translator - whose entire job is to 'repeat' what has already existed - in another language, saying that this is useless. Not sure if he's in the right profession ideologically, or if he only cares that he's getting paid when he's translating Dostoyevsky into the umpteenth French translation.
The thing is that Markowiscz's views are why some people are rightly afraid of 'bilingualism' in minoritised language situations, as simply the antechamber to monolingualism. A Trojan Horse. In the 19th century the vast majority of Bretons were Breton speakers, often monolinguals, and it was indeed useful - if not obligatory - to learn Breton, in the same way it is useful - if not obligatory - to learn English today to travel and live in England (unless you were of a certain socioeconomic class, in which case you could afford not to). Looking back fondly on that time, you could argue that learning French for these people was an act of kindness, a way to integrate into a French state that promised richness and social development, but if the idea was 'we're going to make you bilingual, so that we can later justify making you into monolinguals', well I repeat, that shit is evil.