EN: Today's painting is my pictoral comment from 1977 to a collection of prose poems by Aloysius Bertrand (pen name for Louis Bertrand): "Gaspard de la Nuit" . Actually this name may be more familiar to you as the name of a splendid three-movement piano work by Maurice Ravel, but you can download the original work as a free e-book at the
Gutenberg Project Site - read also
this site dedicated to this forgotten autor and his equally forgotten book.
I translated "Gaspard de la Nuit" into Danish as part of my French studies at the University of Århus in the late 70s and later published by translations of the best of the poems at 'Husets Forlag in Århus - but I'm fairly sure that this wee book can't be found in the bookstores anymore. I have also written about this painting in HTLAL as far back as
2009 (although the picture there has disappeared with the server I had stored it on).
Kunst017.JPG
FR: Et maintenant, qu'est-ce qu'on peut voir sur cette toile?
La personne dans le lit est l'auteur lui-même, qui mourut de tuberculose pulmonaire à l'âge de 34 ans, hanté par les spectres qu'il avait décrit dans son livre. Le gnome qui le regarde est mr. Scarbo (aussi le nom d'un des movements dans l'oeuvre de Ravel):
«Que tu meures absous ou damné, marmottait Scarbo cette nuit à mon oreille, tu auras pour linceul une toile d'araignée, et j'ensevelirai l'araignée avec toi!
—Oh! que du moins j'aie pour linceul, lui répondais-je, les yeux rouges d'avoir tant pleuré,—une feuille du tremble dans laquelle me bercera l'haleine du lac.
—Non!—ricanait le nain railleur,—tu serais la pâture de l'escarbot qui chasse, le soir, aux moucherons aveuglés par le soleil couchant!
(...) (Gutenberg)
La dame qui frôle les vitreaux à gauche est l'Ondine (également illustrée par Ravel):
—«Écoute!—Écoute!—C'est moi, c'est Ondine qui frôle de ces gouttes d'eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune; et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi.Le deuxième mouvement chex Ravel est dédié au Gibet, que je n'ai illustré que dans une forme symbolique avec le support à gauche sur lequel j'ai suspendu ma signature (aucune raison pour toujours se tenir dans le coin en bas à droite) .
Ah! ce que j'entends, serait-ce la bise nocturne qui glapit, ou le pendu qui pousse un soupir sur la fourche patibulaire? (...)
C'est la cloche qui tinte aux murs d'une ville, sous l'horizon, et la carcasse d'un pendu que rougit le soleil couchant.Mais j'ai aussi peint de poems qui ne se trouve pas chez Ravel, comme par example la salamandre - un esprit de feu - à droite, avec son grillon aimé:
«Il est mort, il est mort, le grillon mon ami!» Et j'entendais comme des soupirs et des sanglots, tandis que la flamme, livide maintenant, décroissait dans le foyer attristé.
«Il est mort! Et puisqu'il est mort, je veux mourir!» Les branches de sarment étaient consumées, la flamme se traîna sur la braise en jetant son adieu à la crémaillère, et la salamandre mourut d'inanition. et "La Ronde sous la Cloche" au milieu en haut;
"Douze magiciens dansaient une ronde sous la grosse cloche de Saint-Jean. Ils évoquèrent l'orage l'un après l'autre, et du fond de mon lit je comptai avec épouvante douze voix qui traversèrent processionnellement les ténèbres."Je vais finir ce modeste récit en danois avec ma traduction de l'Alchimiste - bienque le seul élément du ce poème qui se retrouve sur la toile est la salamandre, quoique dans un esprit moins lugubre que dans le poème que j'ai cité ci-dessus:
DA:
Alkymisten
Endnu intet! - Og forgæves har jeg i samfulde tre døgn ved lampens matte skær bladret i Raimundus Lullus' hermetiske bøger.
Nej intet, det skulle da lige være, med den gnistrende retors hvislen, den spotske latter fra en salamander, der morer sig med at forstyrre mine tanker.
Snart anbringer den en knaldperle på et hår i mit skæg, snart skyder den en ildpil mod min frakke fra sin armbrøst.
Eller også polerer den sit panser; da er det komfurets aske, som den puster ud over min receptsamling, og på blækket i mit skrivetøj.
Og den stadigt mere gnistrende retort fløjter den samme sang som Djævelen, da sankt Eloy kneb hans næse i sit smedejern.
Men endnu intet! - Og i nok tre samfulde døgn vil jeg, ved lampens matte skær, bladre i Raimundus Lullus' hermetiske bøger.PS: You'll hear more about Raimundus later...